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Album de solos de guitare
Matériel lié :
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Notes de pochette
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Avant la sortie de cet album, peu de gens avaient compris ce que les fans les plus fervents de Zappa savaient déjà… que FZ sait jouer de la guitare. Tandis que les journaux et les magazines faisaient l’éloge de tous les autres étrangleurs de guitare à la mode et condamnaient Zappa pour avoir eu l’audace de chanter des paroles qu’ils considéraient comme répugnants, il a continué imperturbable de jouer avec son instrument des choses bien plus blasphématoires que celles qu’est possible d’exprimer avec des mots. Les journalistes musicaux, dans leur hâte de se sentir offensés par ce qu’il disait, ont oublié d’écouter ce que racontait sa guitare. Les solos de guitare de Zappa, tels que documentés sur cet album, disent beaucoup de choses qui pourraient même s’avérer embarrassantes pour ces journalistes qui ont oublié d’écouter.
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Notes de pochette par John Swenson (réimprimées dans « Guitar World » - novembre 1981)
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Ces trois disques (deux CD) sont voués à devenir un complément fondamental et une valeur ajoutée considérable au corpus d’œuvres enregistrées par Frank Zappa, une fracture / connexion conceptuelle par rapport à ses autres projets importants, comme sa composition instrumentale ingénieuse et sous-estimée « Sauce Grumeleuse ». Le concept présente ici une série de solos de guitare de Zappa, en grande partie tirés de concerts datant des deux dernières années (l’un date de 1977, plusieurs ne sont pas datés). Durant les concerts de Zappa, ces passages instrumentaux (ce ne sont pas seulement des solos, ils sont tous accompagnés de belles performances de son groupe) sont utilisés comme des intermèdes entre les chansons les plus connues, et sont donc étroitement liés à des disques comme le récent « Rébellion de la Ville Clinquante » (il semble probable que certains de ces solos enregistrés au Berkeley Community Theatre et au Hammersmith Odeon à Londres sont tirés des mêmes concerts que « Rébellion »).
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Ces disques sont évidemment importants pour les guitaristes qui étudient la technique de Zappa, d’autant plus qu’aujourd’hui nous avons des partitions avec les transcriptions de presque tout ce matériel, ainsi que de nombreuses autres compositions de Zappa. Mais celui-ci n’est pas un projet réservé aux experts du secteur. Quiconque a saisi la beauté de l’interprétation de Zappa et de sa prolifique production mélodique sera ravi par ce matériel. Cependant, la décision de Zappa de sortir trois disques instrumentaux a une portée qui va au-delà d’une simple note de bas de page sur sa carrière parce que ce projet s’inscrit parfaitement dans l’approche de Zappa - de plus en plus modulaire, comme un jongleur - aux enregistrements, aux concerts et à la composition. Zappa a eu de la chance parce qu’au cours de sa carrière les équipements d’enregistrement ont subi une révolution technologique. Les trois premiers albums des Mothers of Invention ont été enregistrés avec des enregistreurs à quatre pistes. À l’époque de « Souris chaudes », seize pistes étaient disponibles. De nos jours, on peut avoir autant de pistes qu’on le souhaite en enchainant enregistreurs à 24 pistes. De plus, les sonos mobiles ont tellement progressé que les performances en direct peuvent être enregistrées avec le même niveau de précision que celles en studio.
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Zappa a exploité ces avancées technologiques d’une manière unique. Dès l’album « Cheikh Yerbouti », il a commencé à expérimenter une technique d’enregistrement / composition qu’il appelle xénochronie, ou synchronisation étrange. En un mot, l’idée de Zappa est que des passages instrumentaux d’enregistrements complètement différents (parties de basse d’un enregistrement, de batterie d’un autre, de guitare d’un autre encore, etc.) peuvent être emboîtés musicalement. Une application encore plus élaborée de cette technique transforme une partie préexistante - en particulier, un solo de guitare - en une base de composition pour un morceau complètement nouveau.
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La plupart du « Garage de Joe » a été composée et enregistrée de cette façon. Les parties de guitare en direct ont été extraites de bandes de concert et utilisées comme base pour des interprétations élaborées en studio, complètement différentes du contexte original du solo. « Quand j’ai proposé d’utiliser cette méthode, l’ingénieur qui travaillait avec moi m’a regardé comme si j’étais complètement cinglé », dit Zappa en riant. « Pendant que nous travaillions sur l’album, il appelait cette méthode la ‘guitare Ampex’ parc’que, quand venait le moment du solo, il me suffisait de jouer la bande originale en m’asseyant devant l’enregistreur Ampex ATR et, au bon moment, appuyer sur le bouton pour démarrer le solo de guitare ».
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Seul un esprit diaboliquement intelligent comme celui de Frank Zappa pouvait exploiter si habilement ces opportunités ; les ‘collages auto-consciemment artistiques’ et les ‘objets trouvés’ de Brian Eno, avec tout le battage à leur sujet, sont des jeux d’enfant comparé à la superstructure conceptuelle de Zappa. Zappa aime trouver des concordances entre des objets apparemment sans rapport, comme quelqu’un qui fait des mots croisés en buvant du café le matin. À une époque où, dans le monde de la musique, beaucoup de fanfarons se vantent de leurs références d’artistes, la synthèse humoristique que Zappa fait de son travail comme d’une seule composition potentiellement indifférenciée ▶ est véritablement vivifiante. À partir des nombreuses boîtes de solos de guitare empilés dans son studio d’enregistrement au sous-sol, Frank Zappa pourrait théoriquement sortir un nombre infini de nouveaux disques. « La ferme et joue… » n’est que la pointe de l’iceberg.
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[Notes de pochette par John Swenson] Le premier disque s’ouvre avec « cinq-cinq-CINQ », une intense agression de guitare dans des grandes vagues d’énergie en cascade, suivie - via des morceaux de pistes vocales dans le style de ‘Sauce Grumeleuse’ - du moche et ébouriffé heavy metal du « Paradis du cochon ». Vient ensuite la pièce qui donne le titre à l’album, comprenant l’un des solos les plus grandioses de Zappa qui déroule des filons sonores d’or fondu. La face du disque se termine par un morceau intéressant intitulé « Pendant que tu étais dehors ».
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[Instrumental]
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[Terry] Ô Dieu, c’était très beau !
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[Patrick] Ah
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[Instrumental]
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[Terry] On est là-dehors depuis longtemps, je me demande si ça… l’amuse pour de vrai
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[Notes de pochette de John Swenson] Sur la face B du 1er disque, l’inquiétant reggae à groupe complet de « Perfides crétins » est interrompu par le solo de guitare hurlant aux allures de saxophone de « Judy plantureuse », soutenu par un passage funk répété par Tommy Mars au synthétiseur et une section rythmique tourbillonnante. « Soupe et vieux vêtements » termine en une beauté majestueuse.
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[Instrumental]
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[Terry] C’est fini
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[Patrick] Quoi ? Ton talent pour sucer ?
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[Terry] Je…
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[Patrick] Jamais…
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[Instrumental]
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[Terry] Traite-le avec dédain, Vic
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[Davey] Hmmm
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[Patrick] Viens te battre, Johnny
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[Davey] Bien
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[Notes de pochette de John Swenson] « … Encore un Peu » s’ouvre sur les amusants et auto-explicatives « Variations sur la progression secrets d’accords de Carlos Santana » et le court « La vache, j’aime ton pantalon », avant « Canarsie » qui met en vedette la sinueuse guitare Gibson SG de Zappa, avec ses belles tonalités profondes, dans des passages rythmiques extravagants sur le sitar de Warren Cuccurullo, ainsi que d’incroyables accompagnements de Patrick O’Hearn à la basse. « Ohé du bateau » met dans la casserole le shuffle déformé de guitare funk de Zappa.
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[Instrumental]
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[FZ] Identifie ton dernier port d’entrée, toi, vagabond de l’espace
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[Warren] Quartier Canarsie, où tout le monde se ressemble
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[Instrumental]
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[Patrick] Ohé du bateau
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[Notes de pochette de John Swenson] « Le petit cheval immortel » construit une base rythmique à partir d’une belle gamme mélodique ascendante / descendante phrasée sur les claviers avec l’ajout du solo de guitare. « … encore un peu » s’ouvre sur le phrasé mélodique de Zappa, souvent cité, du « Camion de bois du comté d’Orange », qui évolue en un majestueux solo de guitare. « Serviettes roses », cousine de « Serviettes noires », présente la touche de soliste la plus douce de Zappa.
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[Notes de pochette par John Swenson] « Le Retour… », le dernier des albums - qui pourrait aussi être le meilleur - s’ouvre sur l’hurlante « Frappe-la avec ton poing », ensuite la pièce qui donne le titre à l’album, un tour de force de soliste à couper le souffle. Après un autre solo sauvagement intense sur « Le mobilier de Pinocchio », l’une de ces voix désincarnées dit « Oh, tu n’es pas sérieux » avant que « Pourquoi Johnny ne sait pas lire » ne fasse irruption, un solo à haute puissance, partiellement en accords, suivi par un feedback strident, des exercices en gamme bachienne, une cadence orientale hypnotique et enfin une courte conclusion blues.
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[Instrumental]
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[John] Je peux pas les brûler euh…
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[Spider] C’est…
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[John] Sort avec Homme Vulgaire. Ce sont des Hommes Vulgaires, je sais.
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[Fille] Non !
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[Louis] J’avais des cicatrices sur tout le corps ! Non, je n’en avais pas. Monstre, ou ce que tu es, il n’y a rien dans ta tête, monstre !
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[Spider] … qui est oublié de Dieu, mon ami
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[Patrick] Bordel de Dieu ! […] Ô Dieu, quelle foutue batte de combat ! Enlevez ce truc du piano, oui ? Pour l’amour du ciel. Tu vas abimer ce foutu bois.
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[Terry] Je vais frapper cette foutue surface
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[Patrick] Mais pas avec ça. Grand […], Jésus, frappe-la avec ton poing, pour l’amour du ciel.
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[Instrumental]
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[Patrick] Ha ha ha. Hier soir, j’étais là-bas.
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[Instrumental]
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[Patrick] Oh, tu n’es pas sérieux, hein ?
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[Notes de pochette de John Swenson] « Maisons en stuc » présente Zappa qui joue sur une guitare acoustique Black Widow pleine et résonnante (des parties sonnent comme un solo de basse), pendant que Cuccurullo phrase un accompagnement suave à la guitare rythmique et Vinnie Colaiuta ajoute un excellent accompagnement à la batterie. Le projet se termine par un duo d’une beauté indescriptible entre Jean-Luc Ponty au violon baryton et Zappa au bouzouki, dans un entrelacement luxuriant qui rappelle tour à tour de la musique raga, du bluegrass et de la musique classique d’avant-garde.
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[Instrumental]
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[Terry] ✄ De temps en temps !
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[Patrick] Oh, chante-la
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[Instrumental]
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Oui
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[Patrick] Comme s’il te rappelait ta maison, non ?
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[Instrumental]
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Paroles en anglais depuis le site Information Is Not Knowledge. |
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